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Make Life Dancing

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13 septembre 2010

En vacances à Duma Key

dumakeyL'été est toujours une bonne occasion pour lire et lire encore (voir relire : je me fais un petit plaisir en relisant le Seigneur des Anneaux). Et c'était l'occasion de me mettre à lire du Stephen King, d'abord parce que j'adore son style, puis parce que c'est bien plus subtile, intelligent, et monstrueux qu'il n'y paraît.

Donc je me suis attaquée aux 600 pages de Duma Key, qui est à mon avis l'un des meilleurs Stephen King. J'ai longtemps hésité avant de prendre cette lecture parce que le résumé était assez glaçant.

En bref :
Edgar Freemantle (une fois n'est pas coutume, le narrateur) a eu un grave accident et se retrouve amputé d'un bras. Souffrant de grave troubles de la mémoire, sa femme le quitte ne reconnaissant plus l'homme qu'elle aimait. Quand il envisage de se suicider son psy lui demande s'il n'avait pas un passe temps plus jeune : la réponse est évidente pour Edgar, le dessin.
Il quitte alors sa maison, ses amis, sa famille et part en Floride sur l'ile de Duma Key. Là il commence à peindre, et ses peintures étranges et terribles prennent vies.

Du grand Stephen King, dans la lignée de Ça ou de Rose Madder.

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21 avril 2010

Soundpainting

Une découverte artistique étonnante!

17 avril 2010

Des effets spéciaux et du cinéma...

Voilà, j'y suis allé.

Je suis allé voir Alice au Pays des Merveilles au ciné hier soir.

Tout d'abord, ne voyant pas en 3D, il a fallut trouver une salle qui ne le diffusait pas en 3D. Oui, bon, petite digression, mais à mon avis nécessaire, le 3D c'est très chouette et ça peut être classe pour des films à grand spectacle (Avatar, en est un bon exemple), mais franchement vous vous imaginez regarder Bagdad Café en 3D? Déjà, ce genre de cinéma à (tout) petit budget dit d'art et d'essai, n'aura jamais la possibilité de se payer la 3D et je ne parle même pas des salles labelisées Art et Essais, lesquels, c'est sûr vont finir par mourir, entre les subventions qu'on leur sucre (la culture n'est pas rentable, enfin, vous devriez le savoir!), et l'adaptation aux nouvelles technologies, indispensable pour faire des entrées. Et puis de toute façon, la 3D c'est bien si on voit en 3D, mais moi ça n'a jamais été le cas, et ça risque pas de l'être payer une dizaine d'euros pour voir un film flou, je m'en passerai. En plus, je suis certaine que je suis pas seule dans ce cas.
Bref, Alice au Pays des Merveilles, je m'y attendais un peu, mais j'ai été déçue.
A mon avis, Tim Burton ne s'est pas renouvelé depuis Big Fish sorti en 2003. Parce que finalement le duo de choc Burton/Depp, on s'en lasse. Alice, donc, reste un bon film graphiquement et esthétiquement parlant, cependant, l'intrigue n'est pas géniale, et réduit le monde fantastique inventé par Caroll à une lutte du bien contre le mal. Johnny Depp nous fait ses mimiques traditionelles (on pourra dire qu'il aura mérité son cachet), Anne Hathaway joue les évaporées, Helena Bohnam Carter joue les névrosées... rien de nouveaux sous le soleil de Wonderland... Ce que je regrette, par rapport à l'oeuvre de Lewis Caroll, c'est le manque de folie des personnages. Parce que dans l'oeuvre original (et même dans le film d'animation de Disney en 1941) ce n'est pas de ses ennemis que Alice doit se méfier, ils sont fous, mais de ses amis ou alliés, parce qu'eux aussi sont fous, ravagés!
Les autres défauts en bref, c'est la bande son : Danny Elfman fait du Danny Elfman, que c'est original, j'ai eu l'impression d'entendre un mix de toutes les bandes sons que Elfman à fait pour des films de Tim Burton. et l'autre défaut majeur, c'est les effets spéciaux, mais ce n'est pas une tare uniquement imputable au film de Tim Burton, mais au cinéma actuel en général. L'exemple dans Alice, c'est les chevaux. On voit intervenir dans le film en tout et pour tout deux chevaux, dont un à droit à une réplique. Caparaçonnés comme ils sont on ne leur voit que la bouche, en plus, et ça n'aurais pas été compliqué (au point ou il en était niveau image de synthèse) d'animer juste la bouche! Et bien non, il a fallu animer le cheval entièrement, résultat, on voit que le cheval est faux.
Bilan : trop d'effet spécial tue l'effet spécial, c'est comme pour tout, il faut de la mesure!


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25 mars 2010

De la fantasy qui laisse une place aux filles

Depuis le temps que j'aime cet auteur, c'était le moment de lui consacrer un article.

Ce n'est pas un secret, j'aime l'heroic fantasy, j'ai dévoré Bilbo le hobbit en 2 jours à l'age de onze ans, et j'ai poursuivi avec le Seigneur des Anneaux... logique. C'en est suivi une passion pour les elfes et autres créatures imaginaires, et de longues lectures de pavés de 600 pages de jours comme de nuits, qu'il pleuve, neige, tempête, ou qu'il fasse grand soleil...
J'ai lu des navets, déprécié des pages et des pages de littératures fantastiques, des trucs un peu bêta comme Eragon (que c'est mal écrit), adoré Harry Potter comme nombre de lecteurs de ma génération, beaucoup aimé la Quête d'Ewilan, aimé passionément Orson Scott Card pour les Chroniques d'Alvin le Faiseur et Enchantement (que je recommande vivement), voué un culte à Barjavel pour l'Enchanteur... etc...

Voilà c'est dit, mais l'auteur, devrais-je dire les auteurs, dont je veux parler aujourd'hui sont un peu spéciaux. Il s'agit de David et Leigh Eddings, auteurs des cycles de la Belgariade et de la Mallorée, des livres bourrés d'humour, où pour changer du classique Tolkien les femmes sont extrêmement présentes, et peuvent changer le sort du monde qui sans elles pourraient disparaitre. C'est pas magnifique?! (et proche de la vérité du monde réel ^^)
Les personnages principaux sont tous humains, certains immortels. Eddings n'invente pas d'espèces, ce qui ne manque pas, vu que chaque race d'homme à ses particularités. Dans la Belgariade et la Mallorée on rencontre les Aloriens, de sanguins guerriers, les Sendariens, des paysans pleins de bons sens, des Arendais de téméraires chevaliers, des Tolnedrains sceptiques et fort intéressés par l'argent, des Nyissiens peuple tropical usant de diverses drogues, des Ulgos peuple sous-terrain, des Angaraks mystiqy=ues et pour la plupart, fous... etc... (il y en a d'autres)
L'histoire serait assez compliquée à résumé, c'est pourquoi je vous oriente vers ces articles, et

ma_siudmak_vol3_le_regne_organique


la peinture est de Siudmak, elle a servie de couverture au tome 2 de la Belgariade, La Reine des Sotilèges.

15 mars 2010

Viens te prendre une claque au cinéma!

Ce blog vire à la critique cinématographique et livresque! Qu'a cela ne tienne, je poursuis donc!

Ma dernière excursion au cinéma, c'était il y a 15 jours... Avec mon acolyte nous ne savions pas trop quoi aller voir, et on s'est dit, même pas peur, allons voir Shutter Island, même si c'est interdit au moins de 12 ans!
On en est ressorties quasiment hystériques, Scorsese signe ici un de ses meilleurs films (même si j'ai grave kiffé No Direction Home, dans un autre genre), les acteurs jouent juste, la lumière est lugubre, inquiétante, les plans sont variés, fluides, la caméra décrit un ballet permanent, nous laissant embrasser et le talent du réalisateur, et l'horreur de l'instant.

Le résumé en bref:
Shutter Island, 1954, petit ile, caillou grisatre soumis au caprice du temps, au large de Boston. Le Marshall Daniels est chargé d'enquêter sur la disparition de l'un des patients de l'asile qu'abrite l'ile.
On imagine qu'au sortir de la seconde guerre mondiale, en ces temps d'eugénisme et de lobotomie, par ce climat de guerre froide, c'est pas riant riant. L'ambiance est glaçante et m'a capté dès les premières minutes du film. Quant à la fin, je n'en dirait rien, mais rien que pour ça faut voir le film!

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30 décembre 2009

Danse avec les loups 2.0

25 décembre, Charente, 15H00. En vrac, 2 matelas dans la mégane, des coussins, un ordi, 5 personnes entassées, et c'est parti, direction Bordeaux.
Balade dans des rues lumineuses et quasi-désertes. Très belles ces rues d'ailleurs, et enfin cinéma, parce qu'il fait nuit, froid et vent. Et donc Avatar.
...
...
...
En français la faute aux 4 autres qui "ne peuvent lire et regarder en même temps".
...
Mais quand même 2h40 de grand spectacle de paysages magnifiques et de trucages de haute-volée au service du discours de James Cameron. Avatar c'est "en gros" la conquête de l'Amérique revue et corrigée, une revisitation de Danse avec les Loups en mode 2.0. Des conquérants tous puissants, persuadés qu'ils peuvent tout se permettre face à des sauvages, des "singes bleus". Lesquels tentent de défendre un mode de vie, une façon de penser et des cultes ancestraux avec des armes dérisoires. Mais que peuvent-ils face à l'armée et à l'industrie, a l'absolu capitalisme?
On note des différence quand même avec le film de Costner, Danse avec les Loups, le héros, Jake Sully, contrairement à Dunbar, est plus ou moins contraint de s'imprégner de la culture des indigènes, et la fin diffère complètement, laissant entrevoir un maigre espoir, un homme qui se rapprocherait de la nature, se contentant de ce qu'elle lui offre (et elle offre beaucoup, à condition qu'on le lui rende), laissant tomber le trop plein de technologie qui pollue l'esprit et la terre.

Voilà, un peu d'optimisme dans ce monde de brute, de la magie et du spectacle, ce qui fait un très beau film de noël. Sur 2h40, il y a 30 minutes à jeter, un peu trop longues, mais rien à dire.

19 décembre 2009

tchii tcha!

La dernière séance ciné.

 

Je suis allée voir avec une amie Les vies privées de Pippa Lee. C'est vrai, au premier abord, le titre n'évoque rien, l'affiche ne donne pas spécialement envie de le voir et la bande annonce est pas non plus des plus attractives. Mais, parfois, il faut savoir dépasser ses a priori, dépasser son inertie et bouger ses fesses pour voir un film qui s'est révélé être plus qu'une bonne surprise, un vrai bon film, loin des blockbusters stéréotypés.
Mon amie, grippée, s'est endormie devant, mais moi j'étais dedans du début à la fin. L'actrice principale, Robin Wright Penn vue dans le rôle de Jenny, dans Forrest Gump, est magnifique et les personnages secondaires sont joués par des pointures qui, pour une fois, s'éloignent des rôles dans lesquels on ne les a que trop vus (Winona Ryder et Keanu Reeves pour ne citer qu'eux).

 

Je ne ferait pas de résumé de cette histoire, puisqu'elle n'est pas racontable. Mais si vous en avez l'occasion, allez le voir. Cependant il ne faut pas s'attendre à de l'action trépidante, ce film est lent, subtil, les personnages se croisent et tissent une intrigue tout en petites touches, parfois vives, incisives, ou au contraire ternes et sombres, violentes, tristes, mélancoliques...

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28 novembre 2009

About the wild west

Le western est un genre ancien considéré comme le « cinéma américain par excellence ». Les premières images de l'Ouest Sauvage datent de 1894, lorsque William K. Laurie Dickson tourne des images de Buffalo Bill et de son « Wild West Show » avec le kinétoscope d'Edison et le premier film narratif américain est un western, Le Vol du rapide, d'Edwin S. Porter sorti en 1903. La conquête de l'ouest est encore récente (1890) mais le mythe est déjà présent. C'est un genre cinématographique très codifié, se déroulant presque toujours au milieu ou à la fin du XIXe siècle, laissant la part belle aux paysages des plaines ou du désert.

Cependant au début des années 60, l'âge d'or du western est déjà dix ans derrière, et les États-Unis s'embourbent dans la guerre du Vietnam. Le western de cette époque s'inspire plus du climat économique et politique que des légendes de l'ouest.


Dans les années 50, pendant ce qu'on appellera l'âge d'or du western, les westerns mettent en scène un Ouest sauvage conquit par des individus douteux ; le héros, fragile et faillible, devant mettre un terme à leurs exactions. Dans Rio Bravo (1958), Howard Hawks présente une ville prise d'assaut par des bandits qui veulent y faire leur loi. Le héros, Chance le shérif, interprété par John Wayne, accompagné par ses deux adjoints, Dude alcoolique (Dean Martin) et Stumpy, vieillard claudiquant (Walter Brennan), réussira à lutter contre une bande de brigands. Ce film déroge à la règle des grands espaces dans le western, puisqu'il est tourné en huis clos dans le village et contient une majorité de scènes d'intérieurs. Cependant, il applique les règles de mise en exergue de l'amitié virile, démontrant que l'union fait la force. Chacun des trois personnages principaux devra faire face à ses failles et les dépasser : Dude devra vaincre son addiction à l'alcool pour rester dans la bande. Le héros, comme souvent dans le western, est un homme épris de liberté, prêt à tout pour la défendre.

Mais, à partir des années 60, les réalisateurs montrent un désir de coller à la réalité : scandale du Water gate en 1972, guerre du Vietnam de 1954 à 1973, société puritaine et conservatrice, maccarthisme... C'est à cette époque que disparaissent quelques grands noms du cinéma : James Dean, Buster Keaton, John Wayne... peu à peu remplacés par de nouveaux acteurs et réalisateurs : Dustin Hoffman, Al pacino, Robert de Niro, Sam Peckinpah, Martin Scorcese...

Pendant cette même période, le cinéma, concurrencé par la télévision, traverse une crise. Le western, quant à lui n'a plus à cœur de défendre le courage des valeureux pionniers. Le genre est alors repris par les italiens qui en font un « western spaghetti » à l'action lente, aux dialogues quasi-inexistants et très sanglants, jouant sur une surenchère gratuite de violence (Le Bon, la Brute et le Truand de Sergio Leone en 1966, qui a d'ailleurs été l'objet d'un remake Coréen : Le Bon, La Brute et le Cinglé réalisé par Kim Jee-Woon en 2008, en est le parfait exemple). Ce western méditerranéen fait des émules de l'autre côté de l'Atlantique.

Le genre du western crépusculaire est né. Le premier du genre aux États-Unis est sans aucun doute La Horde Sauvage, Rio Bravo, Peckinpah prouve à quel point elles sont désuètes « dans un monde où la puissance des machines (le train ou la mitrailleuse) remplacent la morale. » (le Cinéclub de Caen). western réalisé par Sam Peckinpah en 1969. Ce film raconte l'histoire d'une bande de pillards qui, avant de raccrocher les armes, décide de faire un dernier coup. Sam Peckinpah, en réalisant ce film, voulait détruire toute trace de romantisme dans le western ; l'entreprise a échoué. Il joue sur les changements de plans ultra-rapides pendant les scènes de fusillades, combinés à un assourdissement du spectateur assaillit par les explosions des canons et fusils. Si les valeurs qui regroupent « la horde sauvage » sont très semblables à l'amitié virile démontrée dans les films de Howard Hawks, comme

Dans le même temps certains westerns tentent de réhabiliter le peuple indien, et cela dès les années 50 : La flèche brisée de Delmer Daves (1950), La dernière chasse de Richard Brooks (1955), Les Cheyennes de John Ford (1964), Soldat Bleu de Ralph Nelson, Little Big Man de Arthur Penn (1970), et plus récemment Danse avec les Loups de Kevin Costner (1990). Ces films ont tous pour thème la difficile et conflictuelle osmose entre l'homme et la nature, l'indien étant présenté comme l'homme fidèle à la nature, l'homme blanc comme le destructeur de ce fragile équilibre. Ce nouveau western met un terme à l'ancienne opposition homme civilisé contre homme sauvage, pour la remplacer par homme naturel contre homme artificiel.

Il faut en effet attendre assez longtemps pour que les réalisateurs s'intéressent à la cause indienne. Avec La Flèche brisée de Delmer Dave en 1950 « l'indien est libéré de l'image sanguinaire dans laquelle on l'a enfermé. Il retrouve toutes les nuances de sa personne. Il redevient un être humain qui lutte pour survivre sur sa terre grignotée par l'homme blanc. » (krinein.com). Bien que plusieurs films aient abordés le sujet dans les années précédentes, la critique est plus incisive à la fin des années 60, en ces années de massacre au Vietnam (le massacre de My Lay est directement pointé du doigt dans le Soldat Bleu de Ralph Nelson). Le thème récurent de ces westerns vus du côté des peaux rouges est l'adoption d'un blanc par les indiens, quelle soit consentie par l'homme blanc ou non.

Un homme nommé Cheval, sorti en 1969, montre un lord anglais capturé par une tribu de sioux et considéré comme un esclave, une bête de somme. Pour s'échapper, il va s'intégrer à la tribu en acceptant leurs coutumes, et finira par être considéré comme un homme. « Au final, l'homme blanc doit reconnaître l'évidence que les indiens sont à son image et n'ont pas à être traités de façon inférieure. » (Devildead.com). Ce film, dans la ligné de La prisonnière du désert de John Ford en 1956, s'approche plus du film d'aventures que du western à proprement parlé. En effet, ce qui le rattache au western n'est que le lieu et vaguement l'époque, puisque que situé au début du XIXe siècle. Mais, pour la première fois et contrairement à La prisonnière du désert, l'homme blanc captif des indiens tient le premier rôle.


En 1964, Thomas Berger sort son livre Little Big Man ou les mémoires d'un Visage Pâle, qui donnera le film éponyme réalisé par Arthur Penn en 1970. Ce livre, écrit à la première personne, narre les aventures de Jack Crabb, enlevé par une tribu d'indiens cheyennes à l'âge de onze ans. Naviguant constamment entre les deux civilisations, témoin impuissant de la conquête de l'Ouest et de la décimation du peuple indien, Jack Crabb connaîtra nombre de coup du sort et de retournement de situations. Tantôt du côté des blancs chasseurs de bisons, tantôt du côté des indiens vivant la bataille de la Washita River (1868), faisant une référence évidente au massacre de My Lay au Vietnam en 1968, l'intérêt du livre et du film réside dans le caractère de cet homme irascible et désagréable, mal éduqué mais toujours candide et naïf, balancé entre deux cultures qui ne font que s'opposer et s'affronter. Le film, comme le roman, se termine sur la bataille de la Little Big Horn, la dernière grande victoire indienne qui voit la mort du Général Custer.

Cependant, ce western est bien différent de Un homme nommé Cheval, et de Danse avec les loups. En effet, dans le premier les indiens ont l'air sortis d'un « carnaval ethnographique », joués par de vrais natifs, des anglo-saxons maquillés et même un hawaïen dans le rôle d'un chef de tribu. Loin de la réalité ethnique, ce film montre des indiens amendés puisque « sous-développés ». Dans le second, les indiens servent l'utopie Rousseauiste du réalisateur : l'homme naturel, fidèle à la nature, opposé à l'homme civilisé qui subit le dictat d'une société formatée.

Dans Little Big Man, Arthur Penn démystifie la conquête de l'Ouest dépeignant Wild Bill Hickok en névrosé anxieux, ne tournant jamais le dos à une porte, et Custer en tyran pédant. Les cheyennes qui adoptent Jack Crabb sont, en comparaison, aimables et courtois. Balloté d'un camp à l'autre, Jack Crabb « Little Big Man » voit la déchéance de la civilisation blanche et la destruction du peuple indien. Le réalisateur film les grandes valeurs comme la famille, la notion de propriété, la politique, et les personnages historiques fondateurs du mythe avec dérision. « Au final, Little Big Man se présente aussi comme une satire de l'american way of life qui cède facilement aux péchés capitaux tout en voulant se persuader de l'inverse. » (krinein.com)

Sorti la même année que Little Big Man, Soldat Bleu de Ralph Nelson retrace les évènements romancés entourant le massacre de Sand Creek en 1964 au Colorado. Semblables au westerns de Peckinpah, Soldat Bleu ne s'embarrasse pas de pudibonderie, le sang jaillit des plaies, on voit les mutilations perpétrés par l'armée américaine sur les indiens à la fin du film. La bataille est violente et bruyante : les coup de fusils retentissent, les sabres s'entrechoquent et font grincer des dents, les youyous des indiens sont couverts par le galop des chevaux et au dessus du vacarme quatre notes joués à la trompettes donnent un rythme au drame qui se déroule sous nos yeux.

Bien avant Danse avec les loups, Nelson met en scène un soldat  (Honus Gant) initié aux rites indiens par une femme blanche devenue indienne (Christa Lee) : « femme atypique, consciente de l’impossibilité pour elle de devenir véritablement indienne, mais incapable d’accepter pour autant l’hypocrisie ou l’aveuglement du mode de vie des Blancs. » (Cinéann). Impuissants devant l'accumulation des signes, les deux héros assistent à un massacre gratuit, aucun des deux partis n'ayant voulu prendre le chemin de la paix. La question récurrente du film est pourquoi?, question sans réponse ou aux réponses fausses. Pourquoi les indiens attaquent-ils le convoi au début de l'histoire? Pourquoi indiens et blancs ne cherchent pas la négociation? Pourquoi le colonel Iverson choisit d'attaquer ce village, massacrant femmes, enfants, vieillards au même titre que les guerriers?

Le film s'achève sur une impression de gâchis, les soldats brandissant leur trophées : scalps, membres découpés ; violant en chantant les femmes indiennes, torturant en imitant les cris de guerres indiens. « Après avoir découvert que les sauvages ne l’étaient pas plus que lui, Gant, qui traverse le massacre en pleurant d’incompréhension et d’horreur, est emmené prisonnier en riant, brandissant la médaille que Christa lui a offerte, tandis que cette dernière contemple les ruines du village, ainsi que le nouveau cimetière qui orne le champ de massacre. » (Cinéann).

Usant de la même trame de fond, Kevin Costner dépeint un Far West idéal dans Danse avec les loups. Muté à sa demande dans un avant-poste déserté sur la frontière, le lieutenant John Dunbar attend les renforts, passant ses journées à parcourir la région puis à consigner dans le détail ses observations. Approché par des Sioux il va entretenir une relation d'abord de curiosité puis d'amitié avec eux ; il sera finalement adopté par la tribu lorsqu'il ramènera Dressée Avec Le Poing, femme blanche élevée par les sioux, au camp. L'histoire prend alors un tournant idyllique, Dunbar est à son tour adopté par la tribu, chasse le bison avec eux, les défend contre une attaque de Pieds Noirs et prend Dressée Avec le Poing pour femme. Cependant il est recherché par l'armée américaine pour trahison, comprend qu'il représente un danger pour ses amis indiens et les quittent en compagnie de sa femme.

Kevin Costner n'évoque pas dans ce film l'Amérique de la conquête de l'Ouest et qui n'existe plus, mais celle qu'elle aurait pu être sans la bêtise des hommes. Ne s'embarrassant pas de réalisme son film est empli de « paysages idylliques et de personnages droits [...] se battant pour des causes toujours justes et nobles. » (krinein.com). Plutôt que de dresser un portrait antagoniste entre les deux cultures, le film dépeint un art de vivre, de chasser et de se battre dénigré, perverti, écrasé par l'homme blanc. Les indiens sont présentés avec un respect sans précédent, avec intimité et affection en un peuple fier, vif et plein d'humour.

 Danse avec les loups est un film qui parle d'harmonie avec les forces de la nature et les autres peuples dans une cohabitation parfaite et magnifiée, servit par des paysages grandioses. Versant parfois dans le mélodrame, Costner idéalise les indiens, hommes bons et naturels opposés aux hommes blancs, venus amener leur civilisation dans l'Ouest à grands coups de fusils. Le propos est éloquent, c'est le sang des indiens et des blancs qui a fait pousser la société moderne américaine, ne laissant qu'un vainqueur.


Le Western crépusculaire marque la fin du western en tant que genre, le public se désintéresse de ces films, dont les enjeux moraux sont repris par les films de science-fiction, ou  les films-catastrophe. Après l'échec commercial des Portes du Paradis de Michael Cimino en 1981, le western connaît un long passage à vide, jusqu'à la sortie de Danse avec les loups, dix ans plus tard.

Malgré tout, le western se fait de plus en plus rare sur les écrans et ne connaît pas de succès retentissant. Pourtant quelques films et quelques réalisateurs auront eu le mérite de rendre hommage et honneur au peuple indien, décimé pour le territoire et la gloire de la civilisation occidentale.

Filmographie sélective:

  • Rio Bravo ; Howard Hawks, 1958

  • Un Homme nommé Cheval ; Elliot Silverstein, 1969

  • La Horde Sauvage ; Sam Peckinpah, 1969

  • Soldat Bleu ; Ralph Nelson, 1970

  • Little Big Man ; Arthur Penn, 1970

  • Danse avec les Loups ; Kevin Costner, 1990

danseaveclesloups

28 novembre 2009

Don't lean on me man, 'cos you can't afford the ticket, I'm back from suffragette city

Pour poursuivre dans la fibre féministe et écologique, hier soir sur arte dans la géniale émission "Tracks", ils passaient un doc très intéressant sur le Climate Rush et les Eco-Suffragettes. Un petit groupe de personne qui s'est dit qu'au lieu de répendre la parole sainte écolo à coup de semonce du genre : "la Terre va mourir sous les déchets nucléaires", ce qui est un état de fait sauf si l'on décide de renverser la vapeur rapidement, font des actions un peu plus fun à base de camping sauvage le plus écolo possible (aucun déchet laissé) et grande marche en habit de suffragette à travers l'Angleterre. En bref, en plus d'avoir l'air de bien s'amuser ils donnaient vraiment envie de se joindre à eux.

donc allez voir , ici, et



6 novembre 2009

Critique à froid

La mise à mort du mythe

 

Il était un temps où les monstres étaient monstrueux, où les héroïnes hurlaient gourdes qu'elles étaient.

Quand je pense à Dracula, de Bram Stoker, je pense à Willelmina Harker, véritable héroïne du récit, plus encore héroïque que son héros de mari. Stoker s'exprime par la bouche du docteur Van Helsing ainsi : « Ah! Cette Madame Mina, un cœur de femme et un cerveau d'homme. ». L'œuvre a la chance de dater du XIXe les termes clairement sexistes et machistes employés ne sont que le reflet malheureux de mœurs, tout aussi malheureuses, d'une époque. Malgré ces propos, Mina Harker à tout de l'héroïne moderne, femme émancipée, elle sauve son mari, met à profit sa damnation en espionnant Dracula pour le compte de ses amis et finalement vient à bout du non-mort. D'ailleurs celui ci est réellement effrayant et on se surprend aisément à râler contre ce stupide individu de Johnatan Harker qui comprends tout bien trop tard. Si l'épaisseur du volume victorien vous impressionne, voir l'adaptation de Francis Ford Coppola suffira pour saisir mon propos.

Finalement peu importe que le monstre ne soit pas impressionnant, il importe que l'héroïne soit à la hauteur. Ce que je veux dire c'est que cette Bella Swan n'arrivera jamais à la cheville d'une Mina Harker. D'abord et surtout parce qu'elle fait les tâches ménagères sans protester ou demander de l'aide à son père comme si cela lui était une tâche naturelle (certains vont aux toilettes, d'autres font la cuisine) ensuite parce que son père ne lève pas le petit doigt pour l'aider, il rentre du travail se met à l'aise, allume la télé, met ensuite les pieds sous la table et regarde des matchs de baseball. Le pire c'est que la gourgandine se sente redevable puisqu'il à la bonté de l'héberger. Ainsi notre héroïne se satisfait des corvées ménagères pendant que l'homme se divertit. Notons également que lorsqu'elle décide de regarder la télé (ce qui est rare) elle tombe comme par hasard sur une émission culinaire.

Servant les lubies paternalistes et arriérés de l'auteure notre charmante héroïne se rangera à l'avis de son amoureux (et non pas amant, puisque Bella comme Edward resteront vierges jusqu'au mariage) en se mariant à l'age de 18 ans comme si des années d'éducation, de sacrifices et de luttes féministe n'avaient pas existé ou étaient caduques dans le fantasme de l'écrivaine. Quand on lit ça on se demande si les suffragettes n'étaient pas un doux rêve. Le mouvement féministe est né aux États-Unis vers 1848, les américaines (blanches s'entend) obtiennent le droit de vote en 1920.

Bref, tout ça pour dire que l'émancipation de la femme est un combat qui ne date pas d'hier, et pourtant ce genre de bouquin promouvant l'idéal d'une femme attachée à sa cuisine et satisfaite de son sort, déguisant mal une morale chrétienne désuète après presque 50 ans d'amour libre et de tentative d'égalité entre les sexes, arrive à atteindre des records de ventes que je ne m'explique pas. Ce genre de livre est un danger pour toutes les jeunes filles fleur-bleues, qui sous couvert d'un remake assez bidon d'une fable à la Roméo et Juliette, défend les bonnes mœurs d'une femme convaincu que l'homme lui est supérieur. Il n'y a qu'a constater d'ailleurs comment Edward est fort par rapport à Bella, physiquement, mentalement, psychologiquement: il éclate un rocher d'un coup de poing, il est le meilleur dans toute les matières, il ne pleure jamais (oui, il ne peut pas) et maitrise ses émotions, sauf peut-être la colère à laquelle il à le droit de se laisser aller puisqu'il s'agit encore de faire rouler ses muscles et de serrer les dents. Par ailleurs il se comporte comme un père protecteur avec elle ne lui laissant que peu de libre arbitre.

Ce livre n'est pas un exemple isolé, il est le seul cependant qui connaisse un succès si retentissant, et est le reflet morbide de notre société sclérosée ou des femmes choisissent de se marier à 16 ans, de porter un voile intégral parce que selon elles cela préserve leur liberté, de ne pas travailler pour élever leurs enfants. Où est l'égalité des sexes souvent promise et que l'on pensait acquise?


Critique à chaud

 

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